Prescription de plus-values injustifiées en Espagne
Patrick2024-09-29T04:50:31+00:00Les plus-values injustifiées sont celles que le contribuable ne peut prouver légalement et de manière transparente dans sa déclaration d’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPF). En Espagne, ces bénéfices font généralement l’objet d’une enquête de la part de l’administration fiscale et, s’ils ne peuvent être justifiés, ils peuvent entraîner des pénalités fiscales considérables.
Que sont les plus-values injustifiées ?
Les plus-values injustifiées font référence aux augmentations des actifs d’un contribuable qui ne peuvent être expliquées par le revenu déclaré ou par toute autre source légale de revenu. Ces bénéfices peuvent provenir, par exemple, d’opérations non déclarées, d’encaissements injustifiés ou d’acquisitions de biens sans preuve des ressources financières utilisées pour l’achat.
Dans le cadre de la loi relative à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, notamment à l’article 39 de la loi relative à l’impôt sur le revenu des personnes physiques 35/2006, il est établi que le contribuable doit déclarer tous ses revenus et plus-values. Si des différences sont détectées entre le patrimoine du contribuable et ce qui est déclaré, on peut considérer qu’il y a eu une augmentation injustifiée du patrimoine.
Délai de prescription dans le domaine fiscal
Le délai de prescription général en matière fiscale est réglementé dans la Loi Générale des Impôts (LGT), dans son article 66. Le délai est de quatre ans, à compter du lendemain du jour où expire le délai de dépôt de la déclaration fiscale correspondant. Ce délai est applicable tant pour l’examen des déclarations fiscales que pour l’exigence de cotisations et de sanctions complémentaires.
En cas de plus-values injustifiées, l’Administration fiscale dispose d’un délai de quatre ans pour enquêter et, le cas échéant, exiger le paiement des sommes dues. Cela inclut à la fois la régularisation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et les éventuelles sanctions supplémentaires qui pourraient être imposées.
Le délai commence le lendemain de la fin de la période volontaire de dépôt de la déclaration, soit généralement le 30 juin de chaque année. Il existe cependant des situations qui peuvent interrompre ou suspendre ce délai, comme la présentation de recours ou le début d’une procédure de contrôle fiscal.
Plus-values injustifiées et « perte de prescription longue »
Dans les cas où des plus-values injustifiées proviennent de biens ou de droits non déclarés à ce moment-là, la prescription peut être prolongée. Cela se produit dans les cas où l’origine de l’augmentation du patrimoine remonte à plus de quatre ans et que le contribuable ne l’a pas déclarée correctement.
L’article 39.2 de la loi relative à l’impôt sur le revenu des personnes physiques dispose que les augmentations injustifiées peuvent être imputées au cours de la période fiscale au cours de laquelle elles sont découvertes, quel que soit le moment où elles se sont produites. Cette disposition permet au fisc de réclamer des plus-values injustifiées, même si celles-ci sont nées il y a plus de quatre ans, ce qui est familièrement connu sous le nom de « perte de longue prescription ».
Cette hypothèse est particulièrement pertinente lorsque l’administration fiscale découvre des actifs ou des droits à l’étranger qui n’ont pas été dûment déclarés à l’aide du formulaire 720. Selon la loi 7/2012, ceux qui ne déclarent pas correctement les actifs situés à l’étranger peuvent s’exposer à des sanctions et payer des impôts pour le capital correspondant. gains sans limitation de temps, c’est-à-dire sans que la prescription ne fonctionne.
Interruption du délai de prescription
La Loi Générale des Impôts espagnol prévoit certaines causes pouvant interrompre le délai de prescription. Une fois interrompue, la période recommence à zéro. Parmi les causes d’interruption les plus courantes figurent :
Le début d’une procédure de contrôle fiscal. Dans ce cas, l’administration fiscale peut interrompre le délai de prescription lorsqu’elle entame formellement une inspection ou une vérification du contribuable.
La présentation de ressources ou de créances par le contribuable. Si le contribuable conteste un règlement ou une pénalité imposée par l’Agence fiscale, le délai de prescription est suspendu jusqu’à ce que l’appel soit résolu.
La reconnaissance de la dette par le contribuable. Si le contribuable reconnaît qu’il existe une dette fiscale impayée, le délai de prescription est interrompu.
Effets de la prescription sur les plus-values injustifiées
Lorsque la prescription est remplie, l’administration fiscale perd la capacité juridique d’exiger le paiement des sommes dues au titre des plus-values injustifiées. Toutefois, si la prescription n’a pas eu lieu ou a été interrompue, l’Agence peut exiger la régularisation des sommes non déclarées, en imposant des majorations et des intérêts de retard.
Il est important de garder à l’esprit que, dans le cas où des plus-values injustifiées sont découvertes lors de procédures administratives telles que le contrôle fiscal, la charge de la preuve incombe au contribuable. Si celui-ci ne peut démontrer l’origine légale des augmentations de capital, l’Administration fiscale pourra procéder à la régularisation et à la sanction.
Conséquences fiscales et pénalités
Les conséquences de ne pas justifier une augmentation des actifs peuvent être graves. La régularisation de la dette impliquera le paiement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques correspondant aux bénéfices injustifiés, majoré d’intérêts de retard et d’éventuelles majorations. En outre, l’administration fiscale peut imposer des sanctions financières pouvant aller de 50 à 150 % du montant non déclaré, selon la gravité de l’infraction.
Si les biens ou droits non déclarés se trouvent à l’étranger et que l’obligation de présenter le formulaire 720 n’a pas été respectée, les sanctions peuvent être beaucoup plus lourdes, atteignant 5 000 euros pour chaque donnée non déclarée ou incorrectement déclarée, avec un minimum de 10 000 euros.
La prescription des plus-values injustifiées est une question fondamentale dans le domaine fiscal espagnol. Bien que le délai de prescription général soit de quatre ans, il existe des exceptions qui peuvent prolonger ce délai, notamment lorsqu’il s’agit de biens non déclarés à l’étranger. Il est essentiel de disposer de conseillers spécialisés capables de vous proposer une réponse adaptée à ce type de cas.