Fiscalité 2025 pour les entreprises numériques et les ventes sur les réseaux sociaux : guide pratique pour ne pas avoir d'ennuis avec le fisc
Si vous vendez sur Instagram, si vous avez une boutique en ligne, si vous suivez des cours numériques, si vous conseillez sur Zoom ou si vous vivez (ou rêvez de vivre) de votre contenu… ce guide est pour vous.
En 2025, d’un point de vue fiscal, plusieurs choses convergent :
- Le Trésor espagnole contrôle de plus en plus le monde numérique (plateformes comme Wallapop, Vinted, Airbnb, etc.).
- Tous les indépendants qui ont été enregistrés en 2024 sont tenus de soumettre l’impôts sur le revenue personnel de 2025, même s’ils ont gagné peu ou même perdu de l’argent.
- Verifactu et la facture électronique commencera en 2027 (actualisé décembre 2025) à être une réalité opérationnelle, en particulier pour ceux qui utilisent des logiciels de facturation.
Nous allons ordonner tout cela dans une clé pratique, en mettant l’accent sur la fiscalité 2025 pour les entreprises numériques et les ventes sur les réseaux sociaux.
1. Qu'est-ce que l'on considère comme une "entreprise numérique" (et quand le Trésor commence à vous voir comme un entrepreneur)
Une affaire numérique n’est pas seulement un commerce électronique « classique ». À des fins fiscales, ils entrent ici, entre autres :
- Boutiques en ligne propres (WooCommerce, Shopify, Prestashop…).
- Boutiques au sein de marketplaces (Amazon, Etsy, Wallapop, Vinted, etc.).
- Vente récurrente via les réseaux sociaux : Instagram, TikTok, WhatsApp, Facebook, etc.
- Infoproduits : ebooks, modèles, cours, adhésions…
- Services en ligne : conseil, conception, programmation, formation à distance.
- Créateurs de contenu : influenceurs, streamers, youtubeurs, OnlyFans, affiliés, etc.
La clé n’est pas le canal, mais la façon dont vous agissez. Le Trésor commence à vous voir comme un entrepreneur quand il y a :
- Habitualité : vous vendez avec une certaine fréquence, pas seulement « un jour où vous faites le ménage de garde-robe ». La habitude est un critère, typique pour que vous devoir vous inscrire au fisc et à la sécurité sociale.
- Organisation des médias : web, publicité, stock, outils, automatisations.
- Esprit de profit : votre intention est de gagner de l’argent, pas simplement de vous débarrasser des choses usagées.
Différence entre la vente occasionnelle et l’activité économique : exemple rapide
Cas A – Vente occasionnelle:
Vous vendez trois vêtements par an sur Wallapop, tous pour moins que ce qu’ils vous ont coûté. Normalement, il n’y a pas de profit et le Trésor le voit comme une vente de patrimoine sans importance économique pertinente (bien qu’à partir de 2024, les plateformes en ligne rapportent des données si certaines limites sont dépassées).
Cas B – Affaire numérique secrète:
Vous achetez et revendez des vêtements de manière systématique, vous expédiez chaque semaine, vous faites de la publicité sur Instagram et vous dépassez des montants pertinents. Ici, le Trésor peut considérer qu’il y a une activité économique et exiger une inscription au fisc et à la sécurité sociale.
Si vous vous reconnaissez dans le cas B (même si en ce moment vous « appelez cela un passe-temps »), vous êtes en territoire d’affaires numériques. Et tu dois t’inscrire !
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2. Obligations fiscales de base si vous vendez en ligne ou sur les réseaux sociaux
2.1. Inscription au fisc espagnole et à la sécurité sociale
Pour pouvoir commencer à travailler en tant qu’indépendant, il faut faire des communications au fisc et à la sécurité sociale espagnole. C’est-à-dire qu’avant d’émettre une facture ou d’engager des dépenses pertinentes, vous devez :
- S’inscrire au fisc
- Il se fait en présentant le modèle 036 ou 037 (simplifié) au hacienda via son site web.
- Choisissez la rubrique IAE qui correspond le mieux à votre activité : commerce, services professionnels, activités publicitaires, création de contenu, etc. Parfois, vous devez choisir plusieurs rubriques car une seule ne correspond pas à votre activité.
- S’inscrire à la sécurité sociale (RETA)
- Avec le système de cotisation au revenu réel, la base est ajustée à vos rendements. Voici un lien vers les cotisations de travailleur indépendant 2025, que vous devrez payer.
- Important, si vous n’avez pas été inscrit en tant qu’indépendant au cours des deux dernières années, vous avez droit au forfait pendant 12 mois.
- Même si vous facturez peu, s’il y a une habitude, la règle générale est que vous devez citer. Injuste, n’est-ce pas ?
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2.2. Modèles qui affectent généralement les entreprises numériques
Cela dépendra de la façon dont les impôts (estimation directe normale/simplifiée, modules, société…), mais les plus courants sont :
- IRPF (indépendants) :
- Formulaire 130 (estimation directe) ou 131 (modules) : paiements trimestriels fractionnés.
- Et, très important : Si vous avez été inscrit en tant que travailleur indépendant en 2024, vous êtes obligé de présenter le revenu 2025, quel que soit le niveau de revenu ou même si vous avez subi des pertes.
- TVA:
- Formulaire 303 (trimestriel) et 390 (résumé annuel).
- Si vous vendez des services à des clients d’autres pays de l’UE, le modèle 349 et les régimes spéciaux de commerce électronique peuvent entrer en jeu.
- Très important, si vous vendez en Europe plus de 10.000 €, vous serez obligé de déclarer le modèle 369 et vous devrez prendre en compte la TVA du pays de destination, c’est ce qu’on appelle le guichet unique ou One Stop Shop (OSS).
- Autres obligations possibles (selon l’activité):
- Formulaire 347 (opérations avec des tiers supérieures à 3.005,06 €).
- Formulaire 179 si vous gérez des locations touristiques en tant qu’intermédiaire (type Airbnb) ou si vous avez une plateforme où d’autres proposent un hébergement.
La morale : vendre en ligne ne vous met pas hors du radar ; il suffit de changer la chaîne, pas l’obligation.
3. Erreurs et mythes fiscaux viraux (et très coûteux) sur les réseaux sociaux
Les réseaux sont remplis de « conseils fiscaux » aussi créatifs que dangereux. Regardons quelques classiques.
Mythe 1 : « Si je ne dépasse pas X euros, je n’ai rien à déclarer »
Cette idée est l’une des grandes stars de TikTok. La réalité :
- Avec le nouveau cadre, tous les indépendants qui ont été enregistrés à un moment donné de l’année doivent déposer une déclaration de revenus au cours de l’exercice suivant, quel que soit le volume des revenus.
Une autre chose est ce que vous payez finalement (il peut sortir à zéro ou même rembourser), mais l’obligation de déclarer existe.
Mythe 2 : « Vendre des choses d’occasion par des plateformes n’est jamais taxé »
Depuis l’entrée en vigueur de la directive DAC7 et sa transposition, les plateformes telles que Wallapop, Vinted, Airbnb, Booking, etc. envoient des informations au Trésor sur certains vendeurs (selon le volume d’opérations ou le montant).
- Si vous vendez pour moins que ce qu’il vous a coûté, il n’y a pas de plus-value et, en principe, il n’y a pas d’impôt.
- Si vous achetez et revendez systématiquement en générant des bénéfices, ou si vous en avez très souvent, le Trésor peut vous encadrer comme une activité économique, avec toutes ses obligations.
En résumé : la plateforme « d’occasion » ne signifie pas carte blanche fiscale.
Mythe 3 : « Si je crée une LLC dans un autre pays, je ne paie pas d’impôts en Espagne »
Ouvrir une société dans un autre pays ne vous « efface » pas d’Espagne :
- Si vous êtes toujours résident fiscal en Espagne (vous vivez ici plus de 183 jours/an, vous avez ici le noyau d’intérêts économiques, la famille, etc.), l’Espagne peut taxer votre revenu mondial.
- En outre, des conventions de double imposition, des réglementations anti-abus, de la transparence fiscale internationale, etc. entreraient en jeu.
En d’autres termes, il ne suffit pas de changer le drapeau du profil Instagram.
Mythe 4 : « Verifactu et la facture électronique sont désormais obligatoires pour tous »
Le décret royal 1007/2023 réglemente les exigences que doivent remplir les systèmes informatiques de facturation (Verifactu) et est lié à la future obligation de facture électronique.
En résumé :
- Elle affecte ceux qui émettent des factures à l’aide d’un logiciel de facturation (local ou dans le cloud) qui doit répondre à certaines exigences techniques (enregistrement de facturation, traçabilité, inviolabilité, etc.).
- L’entrée en vigueur est échelonnée ; les entreprises au 1er janvier 2027 et certains groupes d’indépendants disposent d’un délai jusqu’au 1er juillet 2027.
Ce n’est pas « demain tout le monde condamné à une amende », mais c’est la voie inévitable pour quiconque a une entreprise numérique sérieuse.
4. Dépenses déductibles (et problèmes typiques) dans les entreprises numériques
L’un des grands avantages des affaires numériques est que de nombreux coûts sont clairs et traçables. Mais il y a aussi des zones grises.
4.1. Dépenses clairement déductibles
En estimation directe, les dépenses exclusives et nécessaires à l’obtention de revenus, correctement justifiées et comptabilisées, peuvent être des dépenses déductibles. Exemples typiques :
- Publicité et réseaux sociaux : campagnes sur Meta Ads, Google Ads, TikTok Ads, LinkedIn, etc.
- Outils SaaS :
- Plateformes de marketing par courriel.
- CRM, automatisation, outils d’analyse.
- Logiciels de conception, montage vidéo, suites bureautiques.
- Infrastructure en ligne : hébergement, domaines, certificats SSL, passerelles de paiement, commissions de plateforme.
- Services professionnels : agence, conseil fiscal et du travail, avocats, conseil, maintenance web.
Ici, le Trésor est généralement assez raisonnable : si vous voyez un lien clair avec votre entreprise numérique et qu’il est bien documenté, il l’admet généralement.
4.2. Zones de conflit fréquents
Là où le plus de problèmes apparaissent, c’est dans les dépenses « mixtes » ou non exclusives :
- Téléphone portable et internet:
- Vous l’utilisez pour tout : WhatsApp personnel, Netflix, clients, réseaux…
- Il est difficile de justifier une déduction à 100 %. Il est habituel d’appliquer un pourcentage raisonnable affecté à l’activité et d’être cohérent dans le temps.
- Ordinateurs et appareils électroniques:
- Comme le mobile : s’ils sont partiellement affectés, il convient d’appliquer un critère prudent (affectation partielle et amortissement correct).
- Résidence habituelle / bureau à domicile:
- Il existe des règles spécifiques et assez restrictives ; c’est un point à revoir à la loupe dans chaque cas.
- Le fisc vous permet de déduire 30 % des dépenses du logement, mais uniquement de l’endroit où vous travaillez parce que vous n’utilisez pas toute votre maison. C’est-à-dire que si vous utilisez une chambre à 20 %, vous pouvez en fait déduire 6 %. 20 % X 30 % = 6 %
- Voyages et régimes « créatifs » justifiés :
- Si vous allez à un événement de réseautage à Ibiza en plein mois d’août, le Trésor peut voir le réseautage… et aussi les vacances.
- Il convient d’être particulièrement prudent avec ces dépenses.
La philosophie générale est simple : si vous ne le croyez pas en tant qu’inspecteur, il est probable que l’inspecteur ne le croira pas non plus.
5. Quelle forme juridique choisir pour votre entreprise numérique
5.1. Commencer en tant qu’indépendant
C’est logique si :
- Vous êtes dans une phase initiale, avec des revenus encore modestes ou variables.
- Vous n’avez pas encore entièrement validé votre modèle d’entreprise.
- Votre niveau de risque (responsabilité, dettes, stock, etc.) est relativement faible.
Avantages:
- Procédures plus simples.
- Coûts de constitution et d’entretien réduits.
- Flexibilité pour pivoter.
Inconvénient fondamental : vous répondez avec votre patrimoine personnel.
5.2. Quand envisager une société (SL)
C’est généralement une bonne idée d’évaluer une S.L. quand :
- Vos avantages commencent à être pertinents et stables.
- Vous avez des partenaires, une équipe ou des engagements solides avec des tiers.
- Vous recherchez une image plus corporative face aux grands clients.
- Vous voulez mieux séparer votre patrimoine personnel de l’entreprise.
Le choix n’est pas seulement fiscal (taux d’imposition de l’impôt sur les sociétés vs IRPF), mais aussi stratégique et de protection du patrimoine. Dans les entreprises numériques évolutives (abonnements, SaaS, commerce électronique avec sa propre marque, etc.), la SL arrive généralement tôt ou tard.
6. Liste de contrôle fiscale 2025 pour les entreprises numériques et les ventes en réseau
Pour atterrir tout ce qui précède, voici une liste de contrôle rapide :
Avant de commencer à vendre
Définir ce que vous allez vendre (service, produit physique, infoproduit…) et à qui.
Choisir la forme juridique : commencer en tant qu’indépendant ou directement en tant que société.
Inscription au Trésor : modèle 036/037 avec la rubrique IAE correcte.
Inscription à la sécurité sociale (RETA) le cas échéant.
Choisissez et configurez votre logiciel de facturation, en pensant déjà aux exigences de Verifactu.
Chaque mois / trimestre
Émettre des factures avec une numérotation cohérente et des données complètes.
Enregistrer les revenus et les dépenses avec des documents justificatifs.
Examiner les frais des plateformes (PayPal, Stripe, Amazon, Etsy, etc.) et les rapprocher.
Préparer et présenter les modèles trimestriels correspondants (303, 130/131, etc.).
Une fois par an
Présenter des résumés annuels (390, 347, d’autres s’il y a obligation).
Révisez votre structure (est-il toujours logique d’être autonome ou êtes-vous déjà pour SL ?).
Préparer la déclaration de revenus : n’oubliez pas que si vous étiez inscrit en 2024, en 2025, vous devez présenter oui ou oui.
Chez Asesoria Orihuela Costa, nous vous aidons dans toutes ces démarches.
7. Quand est-il judicieus d'avoir un conseil spécialisé en commerce numérique
Il existe de nombreuses entreprises numériques gérées « à la main » avec des feuilles Excel et des vidéos YouTube. Ça marche… jusqu’à ce qu’il cesse de fonctionner.
Il est logique de vous appuyer sur des conseils spécialisés lorsque :
- Vous vendez sur plusieurs canaux en même temps (propre site web, marketplaces, réseaux, affiliation…).
- Vous avez des clients dans différents pays (UE et hors UE), avec des problèmes de TVA internationale. Chez Asesoria Orihuela Costa, nous sommes experts dans le guichet unique de la TVA.
- Vous recevez des avis du fisc sur les plateformes numériques et vous ne savez pas comment les traiter.
- Vous grandissez et vous ne doutez pas de continuer en tant qu’indépendant ou de créer une société.
- Vous voulez mieux dormir en sachant que votre système de facturation et vos modèles sont prêts pour Verifactu et la facture électronique.
Dans notre cas, en tant que conseil, nous travaillons précisément sur ce carrefour :
- Fiscalité espagnole + affaires numériques + ventes en ligne et par réseaux, avec des clients dans toute l’Espagne qui travaillent 100 % en ligne ou sur des modèles hybrides.
8. FAQ rapides sur la fiscalité 2025 et les affaires numériques
Dois-je être indépendant si je ne vends que de temps en temps sur Instagram ou Wallapop ?
Cela dépend de l’habitude et du volume :
- S’il s’agit de ventes ponctuelles, clairement de choses d’occasion et sans profit, ce ne sera généralement pas nécessaire.
- Si vous achetez et revendez, que vous générez des bénéfices récurrents ou que vous utilisez la plateforme comme canal commercial, le Trésor peut exiger une inscription à l’activité et à la RETA.
Que se passe-t-il si le fisc m’envoie un avis de vente sur les plateformes numériques ?
Ce n’est pas automatiquement une sanction, mais il ne faut pas l’ignorer :
- Le Trésor reçoit déjà des données des plateformes (nombre d’opérations, montants, etc.).
- Vous devez vérifier si vous avez réalisé ou non un gain patrimonial et/ou si votre activité a déjà un caractère économique.
- Si vous n’avez pas été à déclarer, il est préférable de régulariser volontairement avant que l’administration ne le fasse.
Qu’est-ce que Verifactu exactement et comment affecte-t-il mon activité numérique ?
Verifactu est le cadre technique et réglementaire des systèmes de facturation réglementés par le décret royal 1007/2023 :
- Oblige le logiciel de facturation à répondre à des exigences très spécifiques (enregistrement de la facturation, inviolabilité, traçabilité, etc.).
- La mise en œuvre est échelonnée, mais si vous avez une entreprise numérique sérieuse, il est préférable que le programme que vous utilisez soit déjà prêt.


