Nouveautés dans le statut de l’artiste en Espagne
Patrick Gordinne Perez2023-02-19T06:22:09+00:00Les artistes indépendants gagnant moins de 3 000 € paieront une cotisation mensuelle réduite de 161 €. Le gouvernement a approuvé hier un décret réglementant le statut de l’artistes en Espagne. Il prévoit de nouvelles possibilités pour les indépendants du secteur, telles que des frais réduits ou des subventions spéciales pour les artistes aux revenus les plus faibles.
Le caractère intermittent du travail est le mal qui touche le plus les travailleurs du secteur culturel.
Bien qu’elle soit un protagoniste indispensable de l’événement culturel, l’activité professionnelle de l’artiste n’est pas toujours couverte de manière adéquate par le statut de l’artiste et garantie par les politiques culturelles.
En effet, les artistes, créateurs et professionnels des métiers liés au monde de la culture se trouvent souvent dans une situation préoccupante de précarité économique et d’emploi.
Pour tenter de remédier à cette situation, le Conseil des ministres a donné mardi son feu vert à un arrêté royal qui réduit le nombre de jours de cotisation requis pour que les artistes et techniciens puissent bénéficier d’une allocation de chômage, et qui leur permet également de cumuler leur pension de retraite avec toute activité artistique générant des retombées économiques.
Qui est considéré comme un artiste dans le statut de l’artiste ?
Toute personne qui exerce des activités liées à la culture telles que :
- Chanteurs
- Acteurs
- Peintres
- Sculpteurs
- Écrivains
- Dessinateurs
Combien les artistes qui gagnent moins de 3 000 € paieront-ils en droits d’activité indépendante ?
Il s’agit d’un arrêté royal qui comporte d’importantes nouveautés pour les artistes indépendants, dont beaucoup – bien que cela soit évidemment en contradiction avec le caractère glamour de ces activités – tirent un petit revenu de leur travail.
Parmi ces mesures figuraient :
- La réduction de l’exigence de la cotisation journalière pour bénéficier des allocations de chômage, et
- La création de prestations optionnelles spécifiques ;
- L’option d’ajustement de la pension pour l’activité créative ; en particulier pour les indépendants, dont le revenu annuel est inférieur à 3 000 euros.
Les indépendants – organisateurs de spectacles, peintres, sculpteurs, scénaristes – qui génèrent un montant égal ou inférieur à 3.000 euros par an, auront un taux de cotisation inférieur à la normale. Pour cette année, une base de cotisation de 526,14 euros est fixée, ce qui signifie une cotisation mensuelle d’indépendant de 161 euros. Cette base sera actualisée les années suivantes.
Pour tous les artistes qui gagnent moins de 3 000 euros par an, la cotisation sera réduite à 161 euros par mois.
Ceux qui deviennent indépendants pour la première fois auront droit à un forfait de 80 €.
La nouvelle loi sur les artistes touchera quelque 690 000 personnes travaillant dans le secteur culturel, où les indépendants représentent une part disproportionnée des cols blancs.
Ainsi, environ 33 % des artistes et techniciens (soit environ 230 000 personnes) sont des indépendants. En outre, sur les 128 700 entreprises inscrites à l’événement, 67,1 % n’avaient aucun employé et 26,8 % avaient de 1 à 5 employés, c’est-à-dire que plus de 90 % étaient des micro-entreprises.
Nouvelles conditions pour les indépendants régissant le statut de l’artiste
Réduction des cotisations pour les indépendants dont le revenu annuel est inférieur à 3.000 euros
Les premières mesures, dont un arrêté royal approuvé par le gouvernement mardi, concernent les artistes indépendants qui touchent le salaire minimum pour leur travail malgré l’exercice régulier de leur activité.
Ainsi, dorénavant, les indépendants dont le revenu annuel dans ce secteur est inférieur à 3 000 euros auront droit à une cotisation mensuelle à la Sécurité sociale de 161 euros à partir de la base de cotisation mensuelle de 526,14 euros.
Ils pourront également exiger des paiements trimestriels au lieu de paiements mensuels.
« La culture place les indépendants dans une situation vulnérable. Nous avons créé un système de cotisation agile et flexible qui garantit toujours la protection sociale de tous les Espagnols », a déclaré la ministre de l’Emploi et vice-présidente du gouvernement, Yolanda Díaz, lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion ministérielle.
« Le travail intermittent de nombreux professionnels de la culture a moins à voir avec l’activité qu’avec le revenu. Ces professionnels s’inscrivent souvent à des régimes d’auto-emploi par rotation et partent pour éviter de payer des cotisations s’ils n’ont pas de revenus et ne peuvent pas payer. En conséquence, ils ne peuvent pas se construire une vie professionnelle correcte pour bénéficier de prestations de sécurité sociale adéquates et sont condamnés à l’instabilité. L’objectif de cette mesure est d’aligner le système de cotisation sur le secteur des NIS afin d’atténuer ce problème », a expliqué le gouvernement lui-même.
Des conditions spéciales pour les artistes.
La deuxième mesure du nouveau règlement des artistes crée plusieurs conditions spéciales pour que les professionnels de la culture puissent percevoir des indemnités journalières.
- Le nombre minimum de jours de cotisation pour recevoir l’indemnité journalière normale a été réduit. Plus précisément, les 360 jours de cotisation normalement requis pour recevoir les indemnités régulières au cours des six dernières années seront réduits de moitié pour atteindre un maximum de 180 jours. En même temps, le gouvernement a créé une nouvelle allocation spéciale pour les professionnels des arts.
- La durée de l’allocation sera de quatre mois et est compatible avec la perception de droits de propriété intellectuelle et d’image.
Dans ce cas, la durée minimale de cotisation est réduite à 60 jours avec une durée maximale d’accès de 120 jours. « En fonction de la cotisation, cette allocation sera comprise entre 80% et 100% de l’indice des revenus publics à impact multiple (IPREM) ».
« L’objectif est d’élargir et d’accroître la protection des artistes et de les mettre sur un pied d’égalité avec d’autres groupes qui exercent également une activité marquée par le travail intermittent, comme les agriculteurs, les pêcheurs ou les toreros ».
Les trois avancées les plus significatives à cet égard sont le contrat à durée déterminée pour les activités culturelles, une nouvelle allocation structurelle de chômage soumise à des exigences moindres qui cherche à mieux s’adapter à la nature intermittente du secteur, et une compatibilité plus large de l’activité créative et de la retraite.
Une autre des mesures envisagées est la possibilité d’accéder à une prestation spéciale pour les personnes qui, ayant travaillé régulièrement dans le régime des artistes et étant au chômage, peuvent accréditer 60 jours de cotisations pour prestation réelle de services dans l’activité artistique au cours des 18 derniers mois, une prestation consistant en 2.000 euros pour 4 mois.