Les limites de l’inspection du travail en Espagne : tout ce que vous devez savoir
Patrick2024-01-16T15:35:47+00:00Introduction : Qu'est-ce que l'inspection du travail et quel est son rôle ?
L’inspection du travail en Espagne joue un rôle clé dans la protection des droits des travailleurs et le respect de la législation du travail. L’objectif principal de cette institution est de veiller à ce que les employeurs et les travailleurs respectent les lois et règlements du travail.
Les fonctions de l’inspection du travail sont diverses et couvrent différents domaines. Tout d’abord, elle est chargée de procéder à des inspections régulières des lieux de travail afin de vérifier le respect des réglementations relatives à la sécurité et à la santé au travail. Il s’agit de s’assurer que des conditions adéquates sont fournies pour l’exécution du travail, ainsi que de prévenir les risques éventuels pouvant affecter l’intégrité physique et mentale des travailleurs.
En outre, l’inspection du travail veille également au respect des droits fondamentaux du travail. Il s’agit notamment de veiller au respect des réglementations relatives au salaire minimum, aux heures supplémentaires, aux pauses obligatoires, aux congés payés et aux autres avantages prévus par la loi.
Une autre fonction importante consiste à enquêter sur les plaintes ou les griefs déposés par les travailleurs ou les syndicats concernant d’éventuelles violations du droit du travail. Si des non-conformités sont détectées, l’inspection peut imposer des sanctions ou exiger des ajustements pour corriger ces irrégularités.
L’inspection du travail peut entamer ses actions d’office, sur la base de campagnes planifiées qui touchent certains secteurs ou entreprises avec un certain volume de personnel, par exemple, ou parce qu’il y a une plainte, dans laquelle les données d’identification du plaignant et les faits constitutifs de l’infraction doivent apparaître.
En ce sens, les plaintes anonymes ne sont pas traitées.
Que peut et ne peut pas faire un inspecteur du travail ?
Les pouvoirs de l’inspecteur du travail comprennent le pouvoir d’entrer sur tout lieu de travail sans préavis, de demander des informations et des documents pertinents, de mener des entretiens avec les employeurs et les employés, d’inspecter les installations, l’équipement et les conditions de travail, entre autres.
Les actions autorisées par l’inspecteur du travail comprennent la vérification du respect des normes de travail en termes d’heures de travail, de salaire minimum, d’avantages sociaux, de santé et de sécurité au travail, de contrats de travail et de respect des droits fondamentaux des travailleurs.
Ce que peut faire un inspecteur du travail
Identification et documentation
Identification
L’inspecteur peut interroger ou demander l’identification de toutes les personnes présentes sur le lieu de travail afin, par exemple, de vérifier qu’elles sont enregistrées. Il peut également effectuer la visite d’inspection seul ou accompagné des personnes qu’il juge nécessaires à son enquête (employés, représentants des travailleurs, experts, etc.).
Examen de la documentation
Il a également le droit d’examiner sur le lieu de travail tous les documents qu’il juge utiles à ses vérifications : contrats, fiches de paie, horaires de travail. (en général, il n’est pas valable d’exiger la remise de documents originaux). En ce qui concerne l’examen de la documentation :
Certains documents doivent se trouver sur le lieu de travail – le registre de la journée de travail du salarié, le plan de prévention des risques… -. Si ces informations ne vous sont pas fournies, elles seront considérées comme une entrave à votre travail.
Toutefois, la remise de documents dont la présence dans l’entreprise n’est pas obligatoire, tels que les contrats, les fiches de paie, les bordereaux de cotisation, etc. peut être reportée à une visite ultérieure.
L’inspecteur ne peut pas ouvrir seul les tiroirs, armoires, etc., car il violerait le principe de l’inviolabilité du domicile (qui concerne également certains locaux de l’entreprise, comme indiqué ci-dessus).
Il peut prendre des photos, des vidéos, effectuer des mesures ou prélever des échantillons de matériaux, mais uniquement si l’employeur en est informé.
Ce qu’un inspecteur du travail ne peut pas faire.
Il est important de noter que l’inspecteur du travail est limité dans ses actions lors d’une inspection du travail.
L’inspecteur du travail doit respecter la confidentialité de certaines informations sensibles obtenues lors de ses contrôles. Il ne peut pas divulguer des données personnelles ou professionnelles sans justification légale valable.
Il est tenu de vous identifier
Il est vrai qu’un inspecteur peut se rendre sur un lieu de travail à l’improviste, mais il doit remplir deux obligations avant de commencer à enquêter ou à demander des informations :
La loi l’oblige à s’identifier à l’aide de documents. Les inspecteurs sont munis d’une carte d’identité avec photo qui permet de les identifier.
Ils doivent également informer l’employeur ou son représentant de leur présence.
Très important pour l’inspection du travail :
L’inspecteur ne peut s’abstenir de respecter ces obligations d’identification que s’il estime que cela nuirait à la réussite de sa mission. Ainsi, il est valable qu’un inspecteur se rende dans un restaurant ou un magasin et compte le nombre d’employés avant de s’identifier (afin de pouvoir prouver, par exemple, que dix employés travaillent alors que, selon ses données, seuls cinq sont enregistrés).
Ne peut pas pénétrer librement dans le domicile privé
Si el centro de trabajo coincide con el domicilio
d’une personne physique, ils ne peuvent y accéder sans le consentement exprès du propriétaire ou, à défaut, sans autorisation judiciaire, car le domicile des personnes physiques bénéficie d’une protection constitutionnelle.
Le domicile des personnes morales bénéficie également de cette protection, mais uniquement pour les lieux où s’exercent la direction et l’administration habituelles, ainsi que les lieux où sont conservés les documents (qu’il s’agisse du domicile fiscal ou d’un siège principal ou secondaire).
Thèmes de l’inspection du travail
L’inspection est compétente pour agir en matière d’ordre social : relations de travail (heures supplémentaires ou non-paiement des salaires), sécurité sociale, prévention des risques, travail des étrangers. Par conséquent :
- Un inspecteur ne peut pas poser de questions ou demander des documents sur des points qui ne sont pas liés aux matières relevant de sa compétence. Par exemple : sur le respect de l’obligation de retenir l’impôt sur le revenu, ou sur le respect des réglementations en matière de santé ou d’environnement…
- Il ne peut pas non plus vérifier le respect des obligations découlant du contrat de travail qui impliquent des améliorations par rapport à la loi ou à la convention collective, étant donné que seule la mise en place de conditions inférieures à celles établies par la loi ou la convention collective est qualifiée d’infraction.
Ainsi, si un employé a convenu avec son employeur d’une rémunération variable qui n’est pas prévue dans la convention collective et que les deux parties s’opposent sur la réalisation des objectifs, l’Inspection ne pourra pas se prononcer sur la question. Dans ce cas, si l’employé n’est pas satisfait de l’attitude de l’entreprise, il devra s’adresser au tribunal.
En résumé, les pouvoirs de l’inspecteur du travail lui permettent d’effectuer des contrôles approfondis pour s’assurer du bon respect du droit du travail. Toutefois, leurs actions sont également limitées afin de protéger la vie privée et les droits légitimes des employeurs et des travailleurs concernés dans chaque cas spécifique.
L’inspecteur ne peut pénétrer dans les locaux où s’exercent la gestion et l’administration normales de l’entreprise et où sont conservés les documents qu’avec l’accord exprès du propriétaire.
Délai pour l'inspection du travail
Durée de l’inspection du travail
La procédure de vérification ne peut durer plus de neuf mois à compter de la date de la première visite de l’inspecteur (ou, le cas échéant, de la comparution de l’employeur avec la documentation requise). Si plus de neuf mois se sont écoulés depuis le début, la procédure est considérée comme caduque.
Dans certains cas, la procédure peut être prolongée jusqu’à neuf mois. Par exemple : si l’action d’inspection est complexe en raison de la dispersion géographique de l’entreprise.
Interruption de l’inspection du travail
De même, la procédure ne peut être interrompue pendant plus de cinq mois. Si une inspection est entamée mais que plus de cinq mois se sont écoulés depuis la dernière visite, la procédure est également considérée comme caduque.
Si les limites susmentionnées sont dépassées, la possibilité d’établir un rapport d’infraction devient caduque. Toutefois, l’inspection peut à nouveau engager une procédure pour les mêmes faits et les vérifications seront considérées comme des informations de base.
Toutefois, dans ces cas, il est entendu que la procédure n’a pas eu lieu et que l’infraction n’a donc pas été interrompue.
Que faire en cas d'inspection du travail ?
Entrée de l’inspection du travail
Les entreprises sont tenues de coopérer avec l’inspection. Il est donc conseillé de permettre à l’inspecteur d’entrer, de faciliter l’identification des personnes présentes sur le lieu de travail et de l’accompagner pendant la visite.
Si une entreprise ne coopère pas avec l’inspection, elle commet une infraction pour obstruction, qui peut être mineure, grave ou très grave. Ainsi, un retard dans la fourniture de documents est une infraction mineure passible d’une amende de 60 à 625 euros, mais empêcher l’inspecteur d’entrer est une infraction très grave passible d’une amende minimale de 6.251 euros.
En pratique
Rappelez-vous les conditions dans lesquelles se déroule habituellement la visite de l’inspection :
- Si l’employeur est présent. Si l’employeur est présent dans l’entreprise, il convient de permettre à l’inspecteur d’identifier les personnes présentes sur le lieu de travail, de lui donner accès aux locaux et de lui fournir les documents qui doivent se trouver sur le lieu de travail. En ce qui concerne les autres documents (fiches de paie, fiches de cotisation, etc.), il est valable de prétendre que le consultant les possède (de sorte que l’inspecteur en demandera la communication lors d’une deuxième visite).
- Si l’employeur n’est pas présent. Dans ce cas, l’inspecteur exige généralement la présence du propriétaire de l’entreprise et l’attend. S’il ne peut être présent, il effectue la visite accompagné d’un représentant des travailleurs ou du directeur.
Dans ce dernier cas, demandez à vos employés de permettre l’identification des personnes présentes et de consentir à une inspection visuelle des locaux. En ce qui concerne la documentation que l’inspecteur peut exiger, il est possible de prétendre ne pas y avoir accès, même celle dont la présence dans l’entreprise est obligatoire, car elle peut être conservée dans le bureau où s’exerce la direction de l’entreprise, qui jouit d’une protection constitutionnelle. Dans ce cas, l’entreprise ne peut pas être sanctionnée pour non-coopération.
Étant donné que l’inspecteur ne peut pas ouvrir les tiroirs ou les armoires, ni prendre des mesures ou des photos sans en avertir l’employeur, toute preuve ou tout document obtenu de cette manière ne peut pas être pris en compte dans la procédure, car il a été obtenu en violation des droits fondamentaux de la personne inspectée.
Coordonnées de l’inspection provinciale du travail et de la sécurité sociale d’Alicante
En résumé, l’inspection du travail joue un rôle crucial dans la protection et le respect de la législation dans le domaine du travail. Son principal objectif est de veiller à ce que les droits du travail établis par la loi soient respectés afin de garantir des conditions décentes et équitables à tous les travailleurs.