Recrutement en Espagne de travailleurs étrangers
Patrick2024-01-12T22:55:37+00:00Si vous souhaitez embaucher un travailleur étranger, vous devez vérifier que cette personne est autorisée à travailler en Espagne. Voyez dans quels cas vous pouvez vous trouver et découvrez les conséquences de l’embauche d’une personne « sans papiers ».
Travailleurs de l'Union européenne
Des États membres de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen.
Ils sont comme les Espagnols.
Si une entreprise souhaite embaucher un travailleur étranger ressortissant d’un État membre de l’Union européenne (UE) ou d’un autre État de l’Espace économique européen (EEE), elle peut le faire sans problème comme s’il s’agissait d’un citoyen espagnol. Ces personnes ont le droit d’exercer n’importe quelle activité en Espagne, qu’elle soit salariée ou indépendante [RD 240/2007, art. 1 et 3]. Par conséquent, pour les embaucher, les entreprises doivent leur demander le document d’accréditation :
- Les entreprises doivent leur demander le document attestant de leur nationalité (par exemple, le certificat d’enregistrement en tant que citoyen de l’UE ou leur passeport).
- Le travailleur de l’UE doit avoir obtenu un numéro d’affiliation (NAF) auprès de la sécurité sociale. Ce numéro est indispensable pour que l’entreprise puisse l’inscrire auprès de la sécurité sociale.
Défaut d’inscription d’un travailleur étranger à la sécurité sociale
Si une entreprise embauche un travailleur de l’UE mais ne le déclare pas à la sécurité sociale, elle commet une infraction [LISOS, art. 22.2] et encourt une amende minimale de 3 750 euros [LISOS, art. 40.1.e)].
Les pays de l’UE sont la Belgique, la Croatie, le Danemark, l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Irlande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suède, la Bulgarie, la Slovaquie, l’Estonie, la Grèce, Malte, la Pologne, la République tchèque, l’Autriche, Chypre, la Slovénie, la Finlande, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, le Portugal et la Roumanie.
Les autres pays de l’EEE sont l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
Membres de la famille des travailleurs étrangers de l’EEE
Même traitement.
Si le conjoint ou les membres de la famille d’un citoyen espagnol ou d’un ressortissant de l’UE susmentionné doivent être employés, le traitement juridique est le même. Ces personnes peuvent également travailler en Espagne, quelle que soit leur nationalité [RD 240/2007, art. 2 et 3].
Exemple
Une personne originaire du Venezuela est mariée à une personne originaire de France et toutes deux résident en Espagne. L’entreprise pourra embaucher le ressortissant vénézuélien parce qu’il est le conjoint d’un ressortissant de l’UE. Il en va de même si, au lieu d’être le conjoint, il s’agit de son partenaire non marié, de ses ascendants ou de ses descendants.
Travailleurs non européens
Permis de séjour et de travail ou autorisation
Obligatoire.
Si la personne à embaucher ne se trouve dans aucun des cas indiqués jusqu’à présent et qu’elle est ressortissante d’un pays non membre de l’UE (Maroc, Chine, Russie, Argentine…), elle doit disposer d’un permis de séjour et de travail pour pouvoir fournir des services en Espagne [LO 4/2000, art. 36].
Exemple.
Une entreprise s’apprête à engager un ressortissant d’Andorre. Dans ce cas, elle devra vérifier que la personne en question possède un permis de séjour et de travail. Il en sera de même, par exemple, si la personne est originaire du Royaume-Uni.
Non-conformité.
Si l’entreprise engage un ressortissant d’un pays tiers qui ne dispose pas d’un permis de séjour et de travail, elle se verra infliger une amende par l’Inspection. Voyez quels sont les cas qui peuvent se présenter :
Si la personne n’a pas de permis de séjour et de travail, l’entreprise commet une infraction très grave [LO 4/2000, art. 54.1.d)] et se voit infliger une amende d’au moins 10 001 euros [LO 4/2000, art. 55.1.c)].
Le travailleur peut disposer d’un permis de séjour et de travail limité à un territoire et à une activité déterminés, qui lui permet par exemple de travailler dans le secteur de la construction dans la Communauté de Madrid. Si l’entreprise l’emploie dans un autre secteur ou une autre activité, il commet une infraction mineure [LO 4/2000, art. 52.e)] et se voit infliger une amende pouvant aller jusqu’à 500 euros [LO 4/2000, art. 55.1].
Augmentation de l’amende.
En outre, lorsqu’une entreprise est sanctionnée pour avoir employé un travailleur étranger sans l’autorisation de travail requise, le montant de l’amende indiqué dans les paragraphes précédents sera augmenté du montant résultant du calcul de ce qui aurait été payé en cotisations de sécurité sociale depuis le début de l’emploi du travailleur étranger [Loi 62/2003, art. 48].
Exemple.
Si l’Inspection surprend un ressortissant chilien travaillant dans une entreprise sans y être autorisé, qu’il est accrédité comme travaillant depuis un an et que l’entreprise lui verse un salaire de 1 500 euros par mois, l’amende totale s’élèvera à 15 743 euros :
Concept | Montant |
Amende initiale | 10.000 euros |
Augmentation | 5.742 euros (1.500 x 12 mois x 31,90%) (2) |
Amende | 15.743 euros |
A condition que l’Inspection ne considère pas qu’il y a des circonstances aggravantes et qu’elle applique le montant minimum de la sanction. Les infractions très graves sont punies d’une amende de 10.001 à 100.000 euros.
L’application d’un taux de cotisation de 1,5 % pour les accidents du travail.
La loi sur les infractions et les sanctions dans l’ordre social (LISOS) comprend un chapitre spécifique sur les infractions relatives aux mouvements migratoires et au travail des étrangers. Cependant, l’inspection du travail applique le régime de sanctions de la loi organique sur les étrangers 4/2000.
Droits des étrangers.
Bien que l’absence de permis de séjour et de travail annule le contrat (l’étranger ne peut pas travailler parce qu’il n’a pas la capacité nécessaire), il conserve les droits qui lui auraient correspondu comme tout autre travailleur (par exemple, recevoir le salaire convenu). Toutefois, il ne pourra pas obtenir d’allocations de chômage [LO 4/2000, art. 36.5].
Autres cas courants
Réfugiés et demandeurs d’asile
Carte rouge.
Il est d’usage qu’un travailleur étranger originaire d’un pays tiers remette un document, appelé « carte rouge », portant une mention spécifique qui lui permet de travailler. C’est à cette fin qu’il faut procéder :
- Lorsqu’un étranger présente une demande de protection internationale (asile, réfugiés…), il obtient automatiquement une autorisation de séjour en Espagne. En d’autres termes, le simple fait d’accomplir la procédure autorise l’étranger à résider valablement dans notre pays, mais pas à travailler.
- Si six mois se sont écoulés depuis l’introduction de la demande et que celle-ci n’a pas été résolue, les demandeurs seront déjà autorisés à travailler en Espagne [RD 557/2011, D.A. 21ª]. Dans ce cas, ils obtiennent cette « carte rouge » qui leur permet de travailler.
Si elle est refusée…
En revanche, il est fréquent qu’une demande d’asile soit refusée. Par exemple, s’il n’est pas accrédité que l’étranger est considéré comme un réfugié ou qu’il vient d’un pays en guerre. Toutefois, un tel refus est décidé plus tard que les six mois mentionnés au point précédent (généralement jusqu’à deux ans). Dans ce cas :
- Les périodes travaillées entre les six mois et la décision finale sont valables.
- Après la décision, l’étranger n’est plus autorisé à travailler. Si l’entreprise maintient son enregistrement, elle emploiera une personne sans permis de séjour et de travail et sera condamnée à une amende minimale de 10 001 euros.
Étudiants
Ils peuvent travailler quelques heures.
Il est également fréquent que des ressortissants de pays tiers se rendent en Espagne et obtiennent un visa pour des études, des formations, des stages ou des services de bénévolat. Ces personnes sont autorisées à travailler dans notre pays si deux conditions sont remplies [RD 557/2011, art. 42] :
- Les études entreprises doivent être de niveau supérieur, ou il doit s’agir d’une formation réglementée en vue d’un emploi ou de l’obtention d’un certificat de professionnalisme, ou d’une formation en vue de l’obtention d’un certificat d’aptitude technique ou d’une qualification professionnelle nécessaire à l’exercice d’une activité spécifique.
- Le contrat de travail ne peut excéder 30 heures par semaine.
Exemple :
le contrat de travail n’est pas valable pour un Anglais.
Un Anglais ne peut pas venir en Espagne pendant l’été pour étudier l’espagnol et commencer à travailler, mais un Mexicain peut venir étudier en vue d’obtenir une maîtrise et, grâce à ce visa, travailler à temps partiel.
Si une entreprise embauche un ressortissant d’un pays tiers qui n’a pas de permis de séjour et de travail en Espagne, elle se verra infliger une amende minimale de 10 001 euros (qui sera augmentée en fonction des cotisations qui auraient dû être versées par la personne).