La loi des les familles en Espagne : nouvelles mesures en matière de congés et de soins
Patrick Gordinne Perez2023-12-28T06:01:42+00:00Les nouveaux permis de travail permettent de s'occuper des cohabitants et des membres de la famille en Espagne.
La Ley de Familias (loi de la famille) est un texte législatif historique promu par le gouvernement espagnol pour favoriser l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des travailleurs du pays. Son objectif est de reconnaître la diversité des dynamiques familiales et de surmonter les obstacles auxquels les gens sont confrontés pour harmoniser le travail et les soins familiaux.
Par le biais d’un décret-loi royal, des mesures urgentes ont été mises en œuvre pour achever l’adaptation de la directive (UE) 2019/1158, axée sur la conciliation de la vie familiale et professionnelle pour les parents et les aidants.
Congé d'allaitement
Jusqu’à présent, le droit de s’absenter du travail était conditionné par des conventions collectives ou des accords entre l’entreprise et le travailleur. Avec la modification présentée dans le décret-loi royal 7/2023, le congé prévu à l’article 37.4 du statut des travailleurs vise à :
- Éliminer les restrictions.
- Transformer toutes les possibilités de prendre des congés, y compris l’accumulation d’heures d’absence rémunérées, en un droit pour tous les travailleurs.
En cas de naissance, d’adoption, de placement familial ou d’adoption, les travailleurs ont droit à une heure d’absence du travail. Cette absence peut être divisée en deux fractions pour la garde d’un enfant jusqu’à l’âge de 9 mois.
La durée du congé est adaptée en cas de naissances, d’adoptions ou d’accueils multiples. Les bénéficiaires de ce droit peuvent, à leur choix, le remplacer par une réduction d’une demi-heure de leur journée de travail ou l’accumuler par journées entières.
Ce droit n’est pas transférable. Toutefois, si deux salariés d’une même entreprise demandent un congé pour un même événement, l’exercice simultané de ce droit peut être limité pour des raisons objectives de fonctionnement de l’entreprise, à condition qu’elles soient dûment justifiées par écrit.
Dans ce cas, l’entreprise doit proposer un plan alternatif qui garantisse un congé aux deux travailleurs et permette une conciliation. Si les deux parents, adoptants ou aidants exercent ce droit de manière égale, la période peut être étendue à 12 mois, avec des ajustements de salaire à partir du neuvième mois.
Outre ces dispositions, le décret-loi royal introduit le nouveau congé parental, conçu comme un congé exclusif et non transférable pour la garde d’enfants, distinct du congé lié à la naissance.
Ce congé répond aux besoins individuels et peut être prolongé au-delà de la naissance des enfants, offrant ainsi une plus grande flexibilité aux travailleurs ».
5 jours de congé payé pour s'occuper d'un parent au deuxième degré ou d'un partenaire cohabitant
Le travailleur salarié a le droit de s’absenter du travail et de percevoir une indemnité pendant 5 jours en cas d’accident, de maladie grave, d’hospitalisation ou d’intervention chirurgicale nécessitant un repos à domicile :
- du conjoint.
- Partenaire domestique.
- Parents jusqu’au deuxième degré de sang ou d’affinité.
- Parents par le sang du partenaire non marié.
- Toute personne qui partage le domicile avec l’employé et qui a besoin de soins.
Les personnes qui optent pour ce congé conservent leur salaire. En outre, le travailleur a également droit à
15 jours calendaires pour le mariage ou le partenariat enregistré.
2 jours pour le décès d’un conjoint, d’un concubin ou d’un parent jusqu’au deuxième degré de consanguinité ou d’affinité. Si un voyage est nécessaire pour cette raison, le délai est prolongé de deux jours.
Congé payé d'une durée maximale de 4 jours pour des situations familiales d'urgence imprévues.
Les salariés ont le droit de s’absenter du travail pour des raisons de force majeure liées à des situations d’urgence imprévisibles des membres de leur famille ou des personnes avec lesquelles ils vivent, telles que des maladies ou des accidents nécessitant leur présence immédiate. Ce congé peut être utilisé pour des heures ou des jours, avec un total maximum de 4 jours par an.
Pendant cette période, l’entreprise est tenue de verser le salaire normal de l’employé.
Pour le congé en cas de décès du conjoint, qui est prolongé de 2 jours, les partenaires non mariés sont également pris en considération.
Réduction du temps de travail et possibilité de télétravail
Les salariés ont le droit de demander des ajustements dans la durée et la répartition de leurs heures de travail, dans l’organisation du temps de travail et dans la manière dont ils fournissent leurs services, y compris le télétravail. Cet aménagement vise à rendre effective la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale.
Les personnes ayant des enfants ont le droit de faire cette demande jusqu’à ce que leurs enfants atteignent l’âge de douze ans. En outre, la réduction du temps de travail est un droit pour ceux qui doivent s’occuper d’enfants de moins de 12 ans ou d’une personne handicapée qui n’a pas d’emploi. Cela implique une réduction du salaire.
Les personnes qui doivent s’occuper de leur conjoint, de leur concubin ou d’un parent jusqu’au deuxième degré de consanguinité peuvent également demander cette réduction. Il s’agit d’un parent du partenaire qui, en raison de son âge, d’un accident ou d’une maladie, n’est pas en mesure de s’occuper de lui-même et n’exerce pas d’activité professionnelle.
En outre, ce droit est étendu à la prise en charge d’enfants ou de personnes handicapées âgées de moins de 26 ans et souffrant de maladies graves, à condition que le degré d’invalidité soit supérieur à 65 % et que cette condition ait été reconnue avant l’âge de 23 ans.
Congé pour raisons familiales
La loi protège les travailleurs en leur accordant un congé d’une durée maximale de trois ans pour s’occuper de chaque enfant, qu’il s’agisse d’une naissance, d’une adoption ou d’une garde temporaire en vue d’une adoption ou d’un placement permanent dans une famille d’accueil. Cette période commence à la date de la naissance ou, à défaut, à la date de la décision judiciaire ou administrative.
En outre, les personnes qui doivent s’occuper de leur conjoint, de leur concubin ou d’un parent jusqu’au deuxième degré de consanguinité, pour des raisons d’âge, d’accident, de maladie ou d’invalidité, peuvent également demander un congé d’une durée maximale de deux ans. Cette disposition s’applique également aux parents de sang du partenaire, à condition qu’ils n’exercent pas d’activité professionnelle et qu’ils ne puissent pas s’occuper d’eux-mêmes.
La durée du congé est prise en compte dans l’ancienneté du salarié. La participation à des cours de formation professionnelle est garantie, en particulier lors de la réintégration.
Pendant la première année, il conserve le droit à son emploi. Par la suite, un poste dans le même groupe professionnel ou dans une catégorie similaire lui est garanti.
Si vous appartenez à une famille nombreuse reconnue, la période de réservation de l’emploi est prolongée :
- Jusqu’à 15 mois pour les familles nombreuses de la catégorie générale.
- Jusqu’à 18 mois pour les familles de la catégorie spéciale.
Les entreprises ne peuvent pas licencier les travailleurs en congé.
Il est interdit aux entreprises de licencier les salariés qui utilisent ces congés. Elles ne peuvent pas licencier les salariés qui utilisent ces congés, sauf s’il existe des raisons justifiées de le faire, évitant ainsi toute discrimination. En cas de licenciement sans motif valable, celui-ci serait considéré comme nul et non avenu par la loi.