Impôt sur les successions : Comment payer l’impôt en Espagne sur les biens situés à l’étranger ?
Patrick2024-01-16T07:27:22+00:00Introduction : Qu'est-ce que l'impôt sur les successions et les donations et comment est-il appliqué en Espagne ?
Les droits de succession et de donation et l’imposition des biens situés à l’étranger sont des aspects importants du système fiscal qui touchent de nombreuses personnes. Ces impôts visent à taxer les transactions impliquant le transfert de biens et de richesses entre individus, que ce soit par héritage ou par donation.
Les droits de succession sont perçus lorsqu’une personne décède et que ses biens sont transmis à ses héritiers légaux. Le montant de l’impôt à payer dépend de la valeur de l’héritage et des liens de parenté entre le défunt et les bénéficiaires.
En revanche, l’impôt sur les donations est perçu lorsqu’une personne transmet à titre gratuit des biens ou des droits à une autre personne. Cet impôt varie selon la communauté autonome, mais dépend généralement aussi de la valeur des biens donnés et du degré de parenté entre le donateur et le bénéficiaire.
En ce qui concerne l’imposition des biens situés à l’étranger, il est important de noter que les citoyens doivent déclarer leurs biens internationaux aux autorités fiscales compétentes. Il peut s’agir de biens immobiliers, de comptes bancaires, d’investissements ou d’autres actifs financiers situés en dehors du pays de résidence. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions financières importantes.
Si vous résidez en Espagne et que vous recevez un bien situé à l’étranger par le biais d’un héritage ou d’une donation, voyez comment vous serez imposé sur cette acquisition au titre de l’impôt sur les successions et les donations.
Il est essentiel de faire appel à un conseiller fiscal spécialisé pour comprendre correctement le fonctionnement de ces impôts et respecter toutes les obligations fiscales correspondantes. En outre, il est important de se tenir informé de tout changement législatif susceptible d’affecter la fiscalité dans ces cas.
Imposition des biens situés à l'étranger reçus par héritage
Héritage ou donation
Actifs à l’étranger
Les droits de succession internationaux peuvent varier en fonction du pays où se trouvent les biens hérités et de la législation fiscale qui s’y applique. Il est important de garder à l’esprit que certains pays ont conclu des traités ou des accords internationaux pour éviter la double imposition, ce qui signifie qu’il est possible d’éviter de payer des impôts à la fois dans le pays d’origine et dans le pays destinataire.
Si vous résidez en Espagne et que vous recevez par héritage ou donation des biens situés à l’étranger (biens immobiliers, argent sur des comptes courants, actions de sociétés étrangères…), vous devez payer l’impôt sur les successions et les donations (ISD) sur ces biens, comme vous le feriez si ces biens se trouvaient en Espagne.
L’ISD est prélevé sur les plus-values obtenues par les particuliers dans un but lucratif (c’est-à-dire par héritage ou donation), sans faire de distinction quant à la localisation de l’argent ou des biens et droits qui donnent lieu à ces plus-values (à l’extérieur ou à l’intérieur de l’Espagne).
Gestion
L’organisme auquel l’impôt doit être versé, ainsi que la réglementation applicable, peuvent varier en fonction de la forme de transmission (donation ou héritage), du type de bien transmis et du fait que le cédant réside ou non en Espagne :
Forme d’acquisition | Organisme collecteur | Réglementation applicable |
Donation de biens immobiliers | Trésor public | Choix entre une réglementation nationale ou régionale |
Don d’autres actifs | Communauté autonome du donataire | Communauté autonome du donataire |
Héritage d’un résident | Communauté autonome décédée | Communauté autonome décédée |
Héritage d’un non-résident | Trésor public | Choix entre une réglementation nationale ou régionale |
La Donation
La donation est un acte altruiste et généreux qui consiste à transférer des biens ou de l’argent à une autre personne ou entité sans rien recevoir en retour. Toutefois, il est important de noter que les donations peuvent faire l’objet d’une taxation, tant au niveau national qu’international.
Comme vous pouvez le voir dans ce tableau récapitulatif, si vous recevez une donation de biens situés à l’étranger, en général la DSI prélevée sera celle de la communauté autonome dans laquelle vous résidez et la réglementation de cette communauté sera applicable. Toutefois, s’il s’agit d’un bien situé à l’étranger, comme dans ce cas la DSI sera pour l’État, vous pourrez choisir entre l’application de la réglementation de l’État ou celle de votre communauté autonome.
Héritage
Si vous héritez d’un bien situé à l’étranger, l’imposition dépendra du lieu de résidence fiscale du défunt :
Si le défunt vivait en Espagne, c’est la réglementation de la communauté autonome dans laquelle il résidait qui s’applique.
Si le défunt vivait à l’étranger, il peut choisir de payer l’impôt sur la succession selon la réglementation nationale (qui, en général, est moins favorable) ou selon la réglementation régionale (qui, en général, offre plus d’incitations et une imposition plus faible).
Normativa autonómica
Dans ce deuxième cas, si vous choisissez d’être imposé selon les règles d’une communauté autonome, vous devrez appliquer les règles de la communauté autonome dans laquelle se trouve la valeur la plus élevée de ces biens :
Si l’héritage comprend également d’autres biens situés en Espagne, vous devrez appliquer les règles de la communauté autonome dans laquelle se trouve la valeur la plus élevée de ces biens.
Si tous les biens hérités se trouvent à l’étranger, vous devez appliquer les règles de la communauté autonome dans laquelle vous résidez.
Un résident italien décède et lègue à son fils, résidant à Barcelone, une maison à Milan d’une valeur de 400 000 euros, un appartement à Séville d’une valeur de 250 000 euros et 50 000 euros sur un compte dans un bureau à Valence. Dans ce cas, l’héritier sera imposé par l’État pour la totalité de la valeur de l’héritage (soit 700 000 euros) et pourra choisir entre l’application de la réglementation de l’ISD de l’État et celle de l’ISD andalou.
Pour éviter les problèmes juridiques et fiscaux, il est recommandé de consulter un conseiller fiscal spécialisé dans ces questions avant de faire ou de recevoir un don international. Asesoria Orihuela Costa sera en mesure de vous fournir des conseils personnalisés sur la manière de vous acquitter de vos responsabilités fiscales et de vous assurer que vous êtes au fait des réglementations en vigueur.
Déduction pour double imposition
Impôt étranger
Lorsque vous recevez une donation ou un héritage d’un bien étranger, il se peut que vous deviez payer en dehors de l’Espagne un impôt similaire à l’impôt espagnol sur les successions et les donations (ISD). Dans ce cas, lors du paiement de l’ISD en Espagne, vous pourrez bénéficier d’une déduction afin d’éviter la double imposition internationale de l’impôt à payer.
Calcul de l’abattement
Cette déduction sera égale au plus petit des deux montants suivants [LISD, art. 23.1] :
L’impôt payé à l’étranger sur les biens hérités ou donnés.
Le résultat de l’application du taux effectif moyen résultant de la liquidation de la DSI espagnole auxdits biens.
Revenu net imposable
A ces fins, lors du calcul de ce dernier montant :
Le taux moyen effectif est calculé en divisant la dette fiscale totale par la base imposable attribuable à la valeur totale des actifs hérités ou donnés. La base imposable est la base imposable moins les réductions applicables.
Ce taux moyen est ensuite multiplié par la base imposable spécifique correspondant aux actifs étrangers.
Base imposable spécifique
Pour déterminer la base imposable spécifique, il faut imputer aux biens situés à l’étranger les abattements applicables (par exemple, les abattements pour la résidence principale ou pour la transmission d’une entreprise familiale) et la partie proportionnelle des abattements « généraux » auxquels on a droit (pour lien de parenté, invalidité, etc.).
Ces calculs doivent être effectués principalement pour les successions. Dans les donations, en général, il n’y a pas de réductions générales ou spécifiques (sauf dans certaines communautés autonomes).
Exemple de calcul
Héritage
Un fils de 21 ans reçoit la résidence habituelle du défunt – 250 000 euros – et d’autres biens (y compris le trousseau) situés en Espagne pour 350 000 euros. Il reçoit également un appartement à l’étranger d’une valeur de 200 000 euros, pour lequel il doit payer un impôt de 60 000 euros dans le pays où il est situé.
Liquidation de la ISD
Avec ces données, lors de la liquidation de l’impôt sur les successions en Espagne, le fils aura droit à une réduction de 15 957 euros pour la parenté et de 122 606 euros pour la résidence habituelle, la base imposable totale sera de 661 437 euros (800 000 – 15 957 – 122 606) et l’impôt total à payer sera de 158 796 euros ; par conséquent, le taux d’imposition effectif sera de 24,0077 %.
Impôt à payer
Voir la déduction pour double imposition applicable et le décompte complet :
Concept | Résidence principal | Autres biens | Appartement étrangerAppartement étranger |
Valeur d’héritage | 250.000 | 350.000 | 200.000 |
Réduction parenté | -4.987 | -6.981 | -3.989 |
Réduction résidence principale | -122.606 | – | – |
Base liquidable | 122.407 | 343.019 | 196.011 |
Quota complet ISD | 158.796 | ||
Déduction internationale | -47.058 | ||
Cuota a pagar ISD | 111.738 |
La réduction pour parenté est répartie proportionnellement. En revanche, la réduction pour résidence principale est attribuée uniquement au foyer, étant donné qu’il s’agit d’une réduction spécifique.
Le montant le plus bas entre l’impôt payé à l’étranger (60 000 euros) et l’impôt applicable en Espagne sur l’appartement situé à l’étranger : 47 058 euros (196 011 x 24,0077 %).
Convention de double imposition
La double imposition internationale est un problème fiscal important qui touche les particuliers et les entreprises ayant des activités économiques dans différents pays. Elle se produit lorsqu’un contribuable est imposé à la fois dans le pays où il réside et dans le pays où il perçoit ses revenus.
Pour éviter cette situation, de nombreux pays ont conclu des accords bilatéraux visant à éviter la double imposition. Ces conventions sont des traités internationaux qui permettent aux contribuables de bénéficier de certains avantages fiscaux, tels que l’exonération ou la réduction de l’impôt dans l’un des deux pays concernés.
Existe-t-il une convention entre l’Espagne et l’autre pays ?
Bien que la règle générale applicable soit celle indiquée ci-dessus, il convient dans ce cas de vérifier si l’Espagne a signé une convention visant à éviter la double imposition avec le territoire où se trouvent les biens reçus, et si cette convention établit des règles relatives à l’imposition applicable à la DSI.
Héritage dans trois pays
À cet effet, l’Espagne a signé des accords avec trois pays dans lesquels des clauses ont été établies pour éviter la double imposition sur les successions (France, Grèce et Suède). Dans ces cas, la transmission des biens doit se faire conformément aux dispositions de ces accords (qui prévalent sur la réglementation nationale de chaque pays).
Par exemple, selon la convention visant à éviter la double imposition signée entre la France et l’Espagne, si une personne résidant en Espagne hérite de l’argent d’un parent résidant en France et que cet argent se trouvait sur un compte dans ce pays, le solde du compte ne peut être imposé à la DSI qu’en France et non en Espagne. Selon les règles espagnoles, il devrait également être imposé à l’ISD en Espagne, mais comme la convention existe, les règles internes ne sont pas applicables.